E-learning & digital learning, quelles différences ?
Depuis plusieurs années, et plus encore avec la période du Covid, la formation à distance s’est profondément transformée avec les avancées numériques. Ce mode d’apprentissage, souvent regroupé sous le terme de FOAD (Formation Ouverte et À Distance), offre une flexibilité et une accessibilité adaptées aux attentes des apprenants et des organisations.
Parmi les approches de la FOAD, deux termes se démarquent aujourd’hui : e-learning et digital learning. Bien qu’ils soient souvent utilisés indifféremment, ils traduisent des réalités et des pratiques pédagogiques différentes. Nous vous proposons de démêler leurs spécificités, d’explorer leurs complémentarités, et de montrer en quoi le digital learning s’impose comme une solution plus adaptée aux enjeux contemporains de l’apprentissage.
L’avènement de l’e-learning
Le terme “e-learning”, contraction de « electronic learning », a émergé à la fin des années 1990, dans un contexte où l’explosion d’Internet bouleversait l’accès au savoir, et où les premiers supports pédagogiques en ligne voyaient le jour. Il marque le début d’une nouvelle ère de la formation professionnelle et académique. En français, on va parler d’apprentissage en ligne ou d’apprentissage électronique. Mais qu’est-ce qui se cache réellement derrière ce terme, et pourquoi parle-t-on aujourd’hui de « digital learning » ?
Origine et essor de l’e-learning
À l’origine, l’e-learning se définissait essentiellement comme l’apprentissage à distance, rendu possible par l’utilisation d’Internet. Les contenus étaient souvent statiques : modules sous forme de PDF, PowerPoint ou vidéos préenregistrées.
L’une des forces de l’e-learning est la possibilité pour les apprenants d’accéder aux cours où qu’ils soient et quand ils le souhaitent, brisant ainsi les barrières géographiques et temporelles de la formation en présentiel. On parle alors d’apprentissage asynchrone. Cette approche a d’abord été plébiscitée dans les secteurs de la formation continue et des grandes entreprises souhaitant former massivement leurs collaborateurs.
Limites de l’e-learning traditionnel
Si l’e-learning a connu un grand succès, il a également montré ses limites avec le temps. En effet, les premières approches de l’e-learning étaient principalement centrées sur la simple transmission de connaissances théoriques, sans mise en pratique immédiate, souvent dans un format unidirectionnel. Les apprenants suivaient des cours passivement, sans grande interaction avec les formateurs ou leurs pairs.
Cette absence de personnalisation, de dynamisme et de suivi en direct a fréquemment conduit à des taux d’abandon élevés. L’apprentissage isolé, même s’il permet une flexibilité indéniable, peut être moins engageant et efficace sans une dimension sociale et collaborative.
Deux termes différents : opposition ou complémentarité ?
Si le terme e-learning reste très utilisé, force est de constater, au fil des années, qu’il ne répond plus entièrement aux attentes et aux évolutions des méthodes pédagogiques. À ce titre, certains pourraient percevoir le digital learning comme une simple tentative de surfer sur l’innovation et de redynamiser un concept existant au travers du wording (comprenez “l’art de la formule”, le vocable). Cependant, cette perception sous-estime les véritables avancées qu’il représente, le digital learning ne se limitant pas à un changement de terminologie.
On considère généralement que l’e-learning se restreint aux cours en ligne traditionnels, alors que le digital learning incarne une forme plus complète d’apprentissage, intégrant de nouveaux outils numériques, des interactions plus riches, et une approche davantage individualisée. Mais cela signifie-t-il que l’e-learning n’a plus sa place ? Pas nécessairement. Il peut être considéré comme une sous-catégorie du digital learning, conservant sa pertinence pour certains usages spécifiques, comme l’apprentissage autonome de contenus théoriques.
Le digital learning, une approche moderne et flexible
Le terme “digital learning” est bien plus récent et désigne une évolution naturelle de l’e-learning. « Digital » vient du latin digitus, qui signifie « doigt ». En anglais, le terme « digital » s’est élargi pour désigner ce qui est représenté par des chiffres, en particulier en électronique et en informatique, où les données sont traitées sous forme binaire (0 et 1). Il est traduit en français par “numérique”. Aussi, le digital learning ne se limite-t-il pas au partage de contenus pédagogiques en ligne, mais propose-t-il une approche plus globale, intégrant toutes les possibilités offertes par les outils numériques.
Une pédagogie active, interactive et multimédia
Le digital learning s’appuie sur une approche multimédia pour rendre les formations dynamiques et adaptées à tous les styles d’apprentissage. Il propose une expérience d’apprentissage centrée sur l’apprenant, combinant interaction, collaboration et diversité des formats multimédias. Cela inclut vidéos explicatives, quiz divers, podcasts ou simulations immersives, adaptés à tous les styles d’apprentissage.
En parallèle, le digital learning adopte également une diffusion multicanale pour garantir une formation engageante et adaptée aux contraintes des apprenants modernes. Cette approche optimise l’accessibilité de la formation. Les contenus sont disponibles sur ordinateur, tablette ou smartphone, ce qui permet aux apprenants d’avancer à leur rythme, où qu’ils soient (bureau, école, transport, domicile, etc.).
Contrairement à l’e-learning, qui peut parfois isoler l’apprenant en pariant sur son autonomie et son volontarisme, le digital learning mise, lui, sur un processus dynamique d’engagement et la participation active de l’apprenant.
Aujourd’hui, l’apprenant devient acteur de sa propre formation : les plateformes de digital learning proposent d’interagir en temps réel avec des formateurs, de participer à des discussions de groupe, d’accéder à des simulations interactives, ou encore de suivre des ateliers en visioconférence. Ce modèle hybride, où le numérique est au service de l’humain, permet de combiner formation synchrone (en direct) et asynchrone (à son rythme). À ne pas confondre avec le blended learning, ou apprentissage mixte en français, qui associe cette fois la formation en présentiel (dans un lieu physique) et la formation à distance (numérique).
Des outils et formats innovants pour enrichir les parcours
Le digital learning se distingue également par la diversité des outils qu’il intègre : réalité augmentée, réalité virtuelle, intelligence artificielle, ludification, etc. Ces technologies enrichissent les parcours de formation et favorisent leur adaptation aux besoins spécifiques de chaque apprenant en déployant de nouveaux dispositifs d’apprentissage.
La ludification (ou gamification), par exemple, introduit des éléments de jeu dans la formation, rendant l’apprentissage plus immersif et stimulant. Les apprenants peuvent débloquer des niveaux, accumuler des points ou recevoir des badges pour récompenser leurs progrès.
Les systèmes d’intelligence artificielle, quant à eux, permettent d’analyser les données d’apprentissage et de proposer des parcours personnalisés en fonction des points forts et des points faibles de l’apprenant. De cette manière, chaque individu bénéficie d’un parcours optimisé et adapté à son rythme — c’est ce qu’on appelle alors l’adaptive learning !
L’approche multicanale, quant à elle, assure que ces contenus sont accessibles sur divers dispositifs. Les plateformes LMS centralisent les parcours, les applications mobiles permettent un apprentissage en mobilité, et les visioconférences facilitent les échanges en direct. Un module théorique peut être suivi sur ordinateur, complété par des exercices pratiques sur smartphone et enrichi par des discussions de groupe sur un forum ou un chatbot dédié. Grâce au digital learning, l’expérience d’apprentissage se révèle protéiforme et peut se déployer à loisir.
Une réponse agile aux besoins du marché du travail
Le digital learning ne se cantonne pas à un apprentissage académique. Il est devenu une solution idéale pour les entreprises qui souhaitent former leurs collaborateurs de manière continue et flexible. Dans un contexte où les environnements professionnels évoluent rapidement et où les compétences deviennent vite obsolètes, les entreprises ont besoin de solutions efficaces pour développer leur capital humain.
En offrant des modules de formation courts, accessibles depuis n’importe quel appareil et enrichis par des supports multimédias variés, le digital learning s’inscrit parfaitement dans cette logique. Il favorise un apprentissage agile et flexible, tout en maintenant un lien humain avec des tuteurs ou des experts via des outils collaboratifs. De plus, les plateformes LMS sont un moyen pour les entreprises de suivre en temps réel les progrès de leurs collaborateurs et d’ajuster les parcours si nécessaire. Le digital learning devient ainsi un levier stratégique pour garantir la mise à jour des compétences et relever les défis de demain.
Pour aller plus loin
Ainsi, si les termes « e-learning » et « digital learning » sont souvent confondus, il n’en demeure pas moins qu’ils ne désignent pas tout à fait la même réalité. Si l’e-learning a marqué une première révolution dans l’apprentissage à distance, le digital learning en est l’évolution naturelle. Il propose une approche plus complète, plus engageante et mieux adaptée aux enjeux du XXIe siècle, surfant sur des technologies pédagogiques toujours plus performantes.
Chez Madskills, nous privilégions la précision terminologique pour éviter les malentendus et affiner nos stratégies pédagogiques selon les besoins variés de nos clients. Cependant, au-delà des mots, notre priorité reste bien sûr la cohérence des contenus pédagogiques et la pertinence des formations que nous concevons !